frappes sous la ceinture et combat de self-defense...

Pour ceux qui se sont dit "holala, un message de Pierre... qu'est-ce qu'il va encore nous pondre !!...", j'ai la tristesse de vous annoncer que ce message est 100% sérieux et comprend 0% de blague...

Par ce post, je voudrais dégager une piste de réflexion sur la pratique du taekwondo, autour de deux axes:
1) L'interdiction de frapper dans les jambes en compétition.
2) La possibilité de créer une sorte de combat libre de self défense, sans finalité sportive mais purement martiale.



En plus du Taekwondo, j'ai eu l'occasion de faire du karaté en option à la faculté, et de la boxe birmane pendant les vacances.

Si j'ai toujours senti que le taekwondo était l'art martial qui me convenait le mieux (pour l'esprit, mais aussi parce que mon gabarit s'y prête bien), j'ai senti pour autant que les autres disciplines avaient des aspects très intéressants.
Et malgrès les "mauvais réflexes de karaté" que j'ai tendance à avoir, je n'ai jamais regretté d'avoir pu comparer le taekwondo à d'autres arts martiaux ou sports de combat.

En ce qui concerne le taekwondo, je n'ai qu'une réelle critique, mais je la trouve conséquente: c'est cette habitude de ne jamais frapper sous la ceinture.

En effet, que ce soit en technique ou en combat, on ne s'entraîne jamais à donner de coup de pied dans les jambes, ni à les contrer. En combat, c'est encore pire qu'un manque d'entraînement: c'est une interdiction règlementaire...

Or, il me semble que:

1) Frapper les jambes est extrêmement facile, et extrêmement courant dans la rue, et il faut beaucoup d'entraînement pour apprendre à parer à coup sûr un low-kick.

2) La technique la plus déontologique et la plus efficace qui soit en self-defense consiste à mon sens de briser la mobilité de l'adversaire pour pouvoir fuir. Un bon coup dans le genoux met l'adversaire 100% hors combat sans mettre sa vie en péril.

3) En combat, l'impossibilité de frapper les jambes de l'adversaire pousse celui qui frappe à chercher la complication, et celui qui se protège à avoir une garde hermétique mais souvent irréaliste.

4) A mon sens, prendre de tels réfèxes en combat libre peut s'avérer dangereux en cas de combat réel.

En ce qui concerne mon expérience personnelle, quand j'ai commencé les entraînement de karaté et de boxe birmane, je prenais des gardes de profil, je laissait traîner mes jambes, j'étais souvent en déséquilibre pour frapper, et il m'arrivait même d'utiliser la technique de Loïc/Mathieu consistant à rester en équilibre sur une jambe pendant que l'autre jambe ennerve l'adversaire par une succession de petits ap-tchagi...
Que ce soit par un balayage de karaté ou un low-kick, mon espérance de vie avant de m'écraser lourdement sur le sol était de quelques secondes...

Ma proposition:

Certes apprendre à donner des coups de pieds dans le vide vers le bas est peu intéressant (en vertu de l'adage qui peut le plus peut le moins).

Par contre, nous pourrions pratiquer de temps à autres une forme de combat souple, moins orientée "sport" mais un peu plus "self-defense", dans laquelle les saisies et balayages seraient possibles, et avec la possibilité de toucher (sans appuyer) dans les jambes et dans le dos.

Voici les avantages que j'y verrais:

- Celà nous permettrait de developper des gardes plus réalistes, protégeant notre corps et pas seulement la "zone de touche autorisée".

- Le fait de pouvoir faire des saisies inciterait celui qui frappe à être rapide, notament pour ramener sa jambe; et entraînerait celui qui tenterait une saisie à la réaliser dans une condition de vitesse et de stress normale (toutes les clés et projections étudiées en cours étant à chaque fois prévues à l'avance, et réalisées au ralenti)

- Cela nous forcerait à avoir une meilleur stabilité. Le taekwondo est un sport très aérien, c'est son originalité et sa force. Mais cela incite souvent les pratiquants à faire des techniques au mépris de leur équilibre. Le nombre de chutes lors des compétitions est déjà impréssionnant, je ne vous laisse même pas imaginer ce qui se passe quand l'adversaire a le droit de vous pousser ou de vous balayer...

Voilà, j'aurais encore de nombreux devellopements mais j'arrête pour ce soir car il est tard...

Ces critiques et propositions proviennent certes de quelqu'un qui est loin de connaître tous les fonds et aboutissants de la discipline. Mais j'ai néanmoins réfléchi assez longuement sur le sujet, et j'ai donc hâte de connaître vos points de vue sur la question.

C'est une question légitime.

Et la réponse reste très simple: le combat tel qu'il est pratiqué le plus fréquemment est le combat type compétition. Et si c'est un combat très intéressant d'un strict point de vue artistique, maîtrise du corps, et des techniques, ce n'est en aucun cas une application des techniques en situation d'autodéfense.

Donc à mon avis, il faut séparer le combat type compétition du combat type autodéfense. Sans pour autant travailler l'un ou l'autre de façon sépcifique. Considérer que le combat de compétition implique une maîtrise différente du combat d'autodéfense serait une erreur. La gestion du stress est là, de même que celle de la distance, de la précision, de ll'arme adaptée à la cible, et le tout contre un adversaire qui fait AUSSI du Taekwon-Do. Pas une grosse otarie bourrée à la bierre qui veut te piquier ta gonzesse. Ce qui fait qu'on développe facilement un sentiment d'infériorité quand on pratique un art martial. forcément, tous nos partenaires sont "au courant". Ils savent contrer, faire des coups de poing, de pieds, etc. Du coup, on a l'impression que tout le monde sait faire ça dans la rue...

Mais bon, on s'éloigne...

Donc, pour revenir au sujet, et pour donner une réponse un peu plus contrète... Le cours, comme le rappelait Svart à propos de la musu, c'est 2 fois 1h30. Donc pas des masses le temps de faire des milliards de trucs. Alors mon conseil à moi que j'ai, et que je partage, c'est de s'entraîner en dehors du cours, avec un partenaire du club (ou d'un autre art martial) d'accord pour bosser en free-fight. Vous mettez en place un système simple, type "tout est permis, mais en contact léger", qui fait que vous pouvez frapper partout et apprendre à sentir les frappes à n'importe-quel niveau...

La richesse du Taekwon-Do pourra donc enfin s'exprimer.

Mais là je dois partir, ma série commence sur la 3


La Truite

pierrot...si tu t'etais pas dechiré dans d'obscures raison l'année derniere tu aurais participer au cours l'année derniere et tu n'aurais pas fait cette remarque

t'inquiete pas on va bosser aussi "sans regle", la c'est le debut d'année laisse donc les debutants s'habituer deja aux regles du combat sportif "normal"..mais comme a la longue c'est relativement chi....euh..limité, pour le fun parfois on change un peu la donne :D

mais sinon effectivement c'est un manque "global"...mais je rejoins tout a fait la truite: on a pas le temps de tout faire, en un cours on devrait pouvoir aborder tout les aspect du TKD si on voulait faire quelque chose de complet, la on en est reduit a "faire ce qu'on peux" ...Et bien souvent on ne fait encore pas la moitié de ce qui est prevu. L'entrainement se doit donc de continuer apres.

Bon, ben ça sera pas la première fois que j'aurais eu l'impression d'avoir une idée (éclair de génie à 3h30 du mat ) mais que ça avait déjà été fait

C'est vrai que 2x1h30 par semaines dont 50% nécessaires à l'échauffement ça laisse peu de temps pour faire des choses... tant pis...

En même temps lors du stage en janvier une partie consacrée au combat de ce type pourrait être ajouté au programme. D'autant plus que le combat libre (sans règles) fait partie du programme de passage de grade CN.

Bonjour !
Je trouve cette discussion très interessante à bien des points de vue.
Je pense que pour alimenter votre reflexion, vous devriez lire quelques articles sur le blog des clubs :
http://taekwondo.over-blog.com/article-538883.html
http://taekwondo.over-blog.com/article-129633.html
et enfin http://taekwondo.over-blog.com/article-103387.html

Mon analyse personnelle est proche de celle de La Truite.
J'ai eu l'occasion au cours de ma vie de Taekwondoiste d'affronter en combat amical sans rêgles et contact léger, 4 autres disciplines : boxe anglaise, kick-boxing, karate wado-ryu et boxe Birmane.
Ou plutot, dans l'ordre chronologique : kick-boxing (j'en ai pris plein la poire mais je n'avais qu'1 an de WTF dans les pates), karate (en Irlande, durant ma première année d'ITF), boxe Anglaise (il ya deux ans) et enfin boxe Birmane (cette année).
Le Karateka avait 8 ou 9 ans de pratique : je le malmène facilement alors qu'à l'époque j'ai un cardio de fumeur de cigare de la Havane ! J'irais jusqu'a lui placer une projection et un balayage...pourquoi (malgré ma presque nullité en combat !!!) ?
Parceque sa notion de distance est bidon...a toujours travailler en light contact on prend de très mauvaises habitudes, surtout lorsque l'on fait des compet au point où l'on s'arrête dès qu'un point est marqué.
Le Boxeur avait 12 ans d'expérience et une boxe magnifique: j'arrive a le tenir éloigné mais je souffre car la moindre erreur est "fatale" ! Une avalanche de crochet, uppercut, direct est extrèmement difficile à gèrer, surtout si l'espace de combat est exigu...bref, je lui suis reconnaissant de m'avoir initiè à cette belle discipline. Je pense cependant qu'un Taekwon-Doiste peut faire mieux en combat libre, surtout si on retire les gants! Je crois aussi qu'il est illusoire de croire que l'on éternellement tenir a distance un bon boxeur avec les jambes.
Reste mon ami le boxeur Birman : 2 ans d'expérience, pas souple pour deux sous, mais bon cardio, bon mental.
A distance de jambes, toujours plus ou moins la même histoire (sauf que dans ce cas, je peux je pense conclure le combat par des touches décisives...je pense par exemple a un duit sauté en contre dans le plexus dont il se souvient sans doute encore ;-) ).
A plus courte distance, je découvre l'extrême éfficacité des low kick, des coups de coude et de genoux et je me fais manger 8 fois 10 ...
J'apprécie aussi la varièté des frappes enseignée dans cette école de boxe.
Ils ont une approche très martiale (armes naturelles, points vitaux, endurcissements divers, système complet : formes animales, boxe, travail des armes traditionelles Birmane, méditation, etc ...).

Pour conclure, bien que d'autres disciplines m'aient séduit par certains aspects, je pense que le Taekwon-Do est un art martial "intelligent" et supérieur à bien des égards.
Travailler avec d'autres pratiquants d'autres disciplines est une très bonne chose; on peut alors passer des jours, des semaines, des années ....à envisager stratégies et qualités qu'il nous faut développer pour trouver des défenses éfficaces.